UNE VISION POUR LE CAMEROUN.

Beaucoup sont encore sceptiques. Ils attendent. Ils observent. C’est à nous de les convaincre de nos convictions profondes et de notre esprit de sacrifice.

C’est à nous de leur donner de bonnes raisons de s’investir à nouveau dans l’engagement politique citoyen pour transformer ensemble notre pays. Ils en ont assez vu depuis le retour au multipartisme dans notre pays il y a environ vingt ans. Ils veulent voir autre chose, une façon différente de faire la politique.

A vous tous ici présents, militants de la première heure qui formez le socle de notre mouvement, à ceux nombreux qui s’interrogent peut être encore, nous disons qu’en ce jour mémorable des 29 et 30 septembre 2012, une dynamique est à l’œuvre, une espérance est née, elle a un nom: le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC). Certains auraient voulu que nous ayons pour seul programme les attaques personnelles et comme unique stratégie un raccourci de conquête violente du pouvoir d’État.

Ils l’ont prédit. Ils le clament à tue tête. Mais nous ne changerons pas de cap. Nous poursuivrons notre chemin, dans le respect des uns et des autres. Nous poursuivrons obstinément la recherche de l’unité de notre peuple et le redressement de notre nation.

Personne – je vous le dis, personne- ne m’empêchera de dire la foi que j’ai dans notre peuple, et mon désir ardent de me mettre à son service. Ils nous brocardent à l’encre de leur arrogance; ils nous méprisent du haut de leur suffisance. Ils ont tort. Le peuple camerounais n’appartient à personne; il est libre et majeur, il est souverain. Il saura s’exprimer le moment venu. La dynamique qui s’enclenche aujourd’hui met en mouvement des femmes et des hommes réfléchis, organisés, patriotes dans l’âme et républicains de conviction.

Ceux qui dans nos rangs sont pressés devront prendre leur mal en patience. Le MRC inscrit son action dans les échéances républicaines. Nous connaissons tous ces échéances, même si nous en ignorons le calendrier exact. Mais nous devons nous tenir prêts, car aucune échéance ne doit nous surprendre. Nous devons nous tenir prêts pour répondre à l’appel du devoir. Nous devons nous tenir prêts à prendre la relève dans la conduite des affaires de notre très cher et beau pays.

Nombreux sont sans doute ceux qui se demandent ce que le MRC apporte de nouveau dans le champ politique, déjà si encombré, de notre pays. Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun apporte une conception différente de la construction d’un parti politique et de son action au sein de notre société.

Le MRC est d’abord une force de rassemblement et non de fractionnement et de division. Il est né de la décision mûrie et librement consentie de plusieurs partis politiques bien établies, de personnalités indépendantes et d’acteurs connus de la société civile nationale et de la diaspora de bâtir ensemble une formation politique solide, d’envergure nationale, capable d’offrir au pays une alternative crédible. C’est ce parti-là, ouvert à tous les Camerounais sans discrimination d’aucune sorte, qui se met en marche aujourd’hui.

Le MRC est ensuite un parti arc-en-ciel, qui se veut le reflet de la diversité chatoyante de notre pays. La diversité de ses communautés socio-culturelles, la diversité de son double héritage historique qui lui ont donné un profil unique qui fait son identité si particulière, francophone et anglophone, la diversité de sa présence au monde qui passe aussi par une diaspora nombreuse, patriotique et industrieuse. Le MRC est, enfin, un parti de la modernité qui veut renouveler sous toutes les formes la gouvernance publique. Il veut connecter le Cameroun au monde globalisé afin d’anticiper la vague qui balaiera les pays retardataires, il veut faire jouer à la femme camerounaise la plénitude de son rôle de citoyenne, à la mesure de ses talents qui sont si nombreux en lui ouvrant l’accès à tous les niveaux de responsabilité dans le parti et demain au sein de l’Etat, il veut mettre la jeunesse au cœur de son action, à la fois comme acteur et comme bénéficiaire des attentions de tous les instants. Dans cet esprit nous travaillerons à la promotion de la parité homme/femme dans notre parti; l’objectif étant d’avoir le plus rapidement possible un maximum de candidatures de femmes du MRC aux fonctions électives. Dans le même esprit, les jeunes, comme les femmes, feront partie de toutes les structures dirigeantes du parti et ne seront pas confinés dans des organisations annexes parallèles. Il ne tient donc qu’aux unes et aux autres de prendre toute leur place au sein de notre parti.

Notre Mouvement bâtira son action à venir autour de cinq piliers:

Le premier pilier est le pacte républicain. Les communautés existent dans notre pays. Il faut les respecter. Mais notre mère à nous tous est la République. Il faut la protéger et la défendre dans ses valeurs fondamentales de liberté, d’égalité, de citoyenneté, de justice sociale et de solidarité. Un citoyen est un homme libre et non pas un être enchaîné à un groupe quel qu’il soit.

Dans les relations entre les citoyens, nous voulons travailler à bâtir la confiance à trois niveaux:

  1. Confiance entre le citoyen et les institutions sur la base d’un contrat de citoyenneté républicaine;
  2. Confiance entre l’élite dirigeante et les populations, tant il est crucial que celles-ci se reconnaissent dans les décisions et les actions des dirigeants;
  3. Confiance enfin entre notre pays et les partenaires au développement à la faveur de l’instauration d’une gouvernance exemplaire.

Ce pacte républicain doit créer entre les Camerounais une fraternité nouvelle fondée sur une communauté d’idées et de valeurs et non sur un lien de sang ou l’attachement aveugle à une ethnie. C’est cela la fraternité républicaine. Celle qui permet de réaliser un vivre ensemble apaisé, fondé sur le respect mutuel. Le pacte républicain sera bâti sur le socle d’un pays réconcilié. C’est pourquoi nous n’épargnerons aucun effort pour trouver avec toutes les composantes de la nation, en particulier avec la communauté anglophone les réponses appropriées à leurs attentes.

Ce pacte républicain est un pacte pour la paix si chère à notre peuple. Mais il ne peut s’agir d’une paix proclamée, imposée par la violence et dans l’injustice. Notre conception de la paix repose sur l’observation objective et notre conviction profonde que toute paix véritable et durable a son siège dans le cœur des hommes et des femmes et ne se réalise que par la justice.

Le deuxième pilier est le pacte éducatif et de la jeunesse. Le MRC doit faire de l’éducation une priorité nationale. La démocratie comme le développement se bâtissent avec des citoyens bien éduqués et bien formés, éclairés et mobilisés. Il n’y a pas de démocratie sans démocrates et la démocratie n’est meilleure que lorsque le peuple ne se laisse pas abuser par des mots; lorsqu’il exerce de façon éclairée son pouvoir de souverain. Le développement ne se réussit qu’avec des femmes et des hommes formés au meilleur de la science et de la technologie, créatifs et portés à l’innovation permanente. La formation scientifique et transformer en richesses, sources du bien être collectif, nos extraordinaires ressources naturelles, mais aussi de créer des richesses nouvelles à partir des seules ressources de l’intelligence. Le MRC entend proposer au pays, le moment venu, un plan alternatif pour une éducation centrée sur la maîtrise de la science et de la technologie dès le cycle de l’éducation de base et orientée vers des résultats mesurables. L’éducation secondaire et l’enseignement supérieur en particulier ne seront plus des secteurs uniquement consommatrices des ressources de la nation, ils deviendront des secteurs moteurs de la production des richesses de l’intelligence et du développement industriel.

La question de l’éducation est une dimension du pacte jeune Ce pacte jeune est un défi au présent et un pari sur l’avenir. Défi au présent parce qu’il s’agit de rechercher dès maintenant les solutions les plus efficaces au problème du chômage massif, endémique et intolérable des jeunes; d’apporter des réponses au problème du taux de déperdition inacceptable des jeunes sortis de nos écoles et universités et qui finissent pour la plupart en chômeurs déguisés en exerçant des emplois précaires sans rapport avec leur formation, après tant d’années de sacrifices pour eux-mêmes, pour leurs familles et pour la Nation. C’est autant de talents et d’énergie perdus pour le développement du pays. Sans attendre d’être en capacité de gouverner, le MRC veut travailler avec ces jeunes, dans les quartiers de nos villes, dans les villages, partout où ils se battent pour se former et pour survivre, afin de trouver, avec eux, des réponses imaginatives et innovantes qui permettent de préserver leur dignité.

Une première piste pourrait être la création d’un Service National de Solidarité pour le Développement du Cameroun (SENASODEC). Il serait un cadre de brassage et d’expression de la solidarité multiforme entre les régions du pays et entre les générations et les différentes couches de populations. Il s’agirait également d’un cadre transitoire de recadrage ou de réajustement de la formation initiale des jeunes diplômés en fonction des besoins du marché de l’emploi. Il pourra constituer par ailleurs le cadre d’accueil de certaines initiatives des jeunes d’ici comme de la diaspora qui agissent pour l’instant de façon isolée pour apporter leur solidarité à nos compatriotes en particulier ceux des zones rurales, notamment sous forme de soins de santé spécialisés.

Le troisième pilier est le pacte productif. Il repose d’une part, sur un Etat à la fois stratège et inventif qui libère les énergies créatrices de nos populations et d’autre part, sur notre détermination à remettre le Cameroun au travail en agissant notamment sur les leviers de création et de compétitivité des entreprises. Il se bâtit également sur la solidarité et le partage. Mais il n’y a pas de partage s’il n’y a rien à partager. Le Cameroun doit produire plus et mieux dans tous les secteurs. Cela passe par une politique des filières clairement identifiées et organisées; par les incitations compétitives à l’investissement national et étranger; l’innovation et l’acquisition des technologies dont nos filières industrielles ont besoin. Ceci passe par une stratégie d’alliance avec des partenaires stratégiques capables de nous ouvrir l’accès à la fois aux technologies et aux marches mondiaux. Nous avons, à cet égard, devant nous les expériences instructives de divers pays émergents. Mais pour y réussir, il faut faire confiance aux nationaux dans le cadre d’une véritable alliance stratégique entre l’Etat et le secteur privé. Il faut également articuler filières de production et filières de recherche et d’innovation. Tout programme de recherche devra être un maillon d’une chaîne devant déboucher dans un délai connu sur un résultat concret transformable en produit utilisable et/ou commercialisable.

Le quatrième pilier est le pacte patriotique et stratégique avec la diaspora. Nul n’a le droit de douter du patriotisme des nombreux Camerounais qui, pour diverses raisons, vivent à l’étranger. Certains y ont été contraints. Dans tous les cas leur sévérité éventuelle sur la conduite des affaires de notre pays est à la mesure de l’amour qu’ils lui portent et de leur désir de contribuer de manière plus importante et avec la reconnaissance légitime au développement et au rayonnement de ce pays qui leur reste cher. Le MRC entend construire avec la diaspora nationale une alliance stratégique pour le développement. Leur exposition aux technologies de pointe et à la rude compétition internationale les met en capacité d’être à la fois les vecteurs de la modernisation technologique dont le pays a grand besoin ainsi qu’une vitrine du Cameroun émergent.

La diaspora devra prendre toute sa place aussi bien dans le domaine politique que dans les domaines économique et social où elle est déjà active. Le MRC travaillera étroitement avec elle pour dégager les moyens les plus efficients pour la réalisation de ce pacte.

Le cinquième pilier est le pacte de solidarité. Solidarité entre les Régions en particulier en cas de crise alimentaire, sanitaire ou de catastrophe naturelle. Solidarité entre les catégories de nos populations les plus vulnérables : les personnes âgées, les personnes vivant avec un handicap, les enfants abandonnés, les femmes seules ou abandonnées, élevant seules leurs enfants. Solidarité avec les plus pauvres ne pouvant subvenir à leur besoin et encoremoins à ceux de leur famille, ni accéder aux soins élémentaires de santé.
Il faudra, à cet égard, travailler à la mise sur pied dans notre pays d’une couverture universelle pour les soins de santé de base, réfléchir à la prise en charge publique de certains gestes médicaux vitaux tels que la césarienne, etc.

Ces 5 piliers s’intègrent naturellement dans la vision globale de notre parti pour la société camerounaise et qui fait l’objet du projet de société adopté par la présente Convention.

Le Cameroun a besoin d’hommes et de femmes de conviction, à l’étoffe des conquérants, portant en eux la flamme des bâtisseurs et capables de faire la différence dans leur vie et dans celle des autres. Avez-vous cette conviction? Avez-vous cette étoffe? Avez-vous cette flamme? Alors nous sommes prêts à escalader la montagne qui se dresse devant nous, alors que s’enclenche une puissante dynamique pour le changement, certains trouvent encore toutes sortes d’excuses pour ne pas s’engager. Mais l’appel qui nous est lancé aujourd’hui interpelle tous les Camerounais, au-delà de leur situation personnelle.

C’est pourquoi j’ai besoin de votre engagement, de votre disponibilité, de votre détermination.

J’ai besoin de vous pour que nous portions le nouveau message d’espoir à tout notre peuple en implantant le MRC dans chaque région, chaque département, chaque arrondissement, chaque commune, chaque village et chaque quartier de nos villes. J’ai besoin de vous pour dire et convaincre ceux qui hésitent encore que nous voulons ensemble remettre le Cameroun debout en investissant dans notre jeunesse plus qu’aucun gouvernement de ce pays ne l’a jamais fait avant.

J’ai besoin de vous pour dire à votre voisin du quartier, à vos collègues au travail, pour ceux qui ont la chance d’en avoir un, à nos parents, amis, frères et sœurs dans les coins les plus reculés de notre pays que nous savons comment créer des richesses pour changer la vie de chaque camerounais; nous savons comment faire de ce pays une terre d’espérance; nous savons comment transformer le Cameroun en un Lion économique de l’Afrique et reconquérir le fierté et le rayonnement perdus de notre très cher pays.

Ce n’est ni de la démagogie, ni de vains propos. Les politiques du développement pour un pays qui a les atouts du Cameroun, ne sont plus un mystère. Si d’autres ne les connaissent pas, qu’ils ne condamnent pas notre pays à l’ignorance et à l’arriération.

Nous travaillerons sans relâche pour que chacun ait une chance de changer sa vie et que nul ne soit laissé sur le bord du chemin.

Ce n’est pas de moi dont il est question. Ce n’est pas pour moi que je me tiens devant vous aujourd’hui. C’est de nous tous que je parle. Des femmes et des hommes de ce pays, d’où qu’ils viennent et où qu’ils vivent. C’est de chaque Camerounais pris individuellement.

Oui j’ai besoin de vous, pour les échéances électorales qui viennent, et pour que demain les jeunes, les femmes et les hommes du MRC soient en capacité de gouverner ce pays.

Le MRC assumera pleinement le rôle que l’histoire lui assignera. Mais n’oubliez pas, mes chers amis, l’histoire est écrite par les hommes. L’histoire de notre parti sera écrite par vous et par personne d’autre. Grâce à vous, le MRC s’écrira une histoire glorieuse en étant un parti de terrain, proche du peuple camerounais, à l’écoute de nos populations pour préparer les réponses adéquates aux problèmes multiples auxquels elles sont confrontées.

N’ayez pas peur, parce que nous luttons pour une bonne cause, celle d’un avenir meilleur pour notre pays, d’un avenir meilleur pour notre peuple, d’un avenir meilleur pour toutes les femmes et tous les hommes qui vivent au Cameroun. N’ayez pas peur, parce que nous n’allons pas en guerre, mais au combat politique, un combat noble, qui sera mené avec conviction et détermination, mais dans la paix si chère à notre peuple et au MRC. N’ayez pas peur, vous les dirigeants de notre pays, autorités administratives, forces de sécurité et de maintien de l’ordre, fonctionnaires des administrations, le changement ne se fera pas contre vous, mais avec vous, pour vous et surtout pour vos enfants: ils pourront mieux se soigner, recevoir une meilleure éducation et regarder l’avenir avec confiance. N’ayez pas peur, dis-je, car nous faisons la politique sans haine, ni désir de revanche, dans le respect des institutions de la République et des dirigeants de notre pays.

La reconstruction de l’opposition camerounaise est en marche.

Je voudrais rendre hommage à l’ensemble des forces de l’opposition de ce pays qui ont essayé depuis 1990 de maintenir allumée la flamme de la lutte pour la démocratie et l’avènement du changement dans notre pays. Je voudrais adresser un hommage ému aux nombreux combattants de la liberté, jeunes et moins jeunes qui, croyant qu’il n’était plus nécessaire d’aller au maquis pour exprimer leurs opinions, se sont mis debout et ont été fauchés aveuglement. Ils ont mêlé à celui des héros éternels des luttes passées de notre peuple leur sang écarlate couleur de latérite si typique de la terre de notre capitale nationale. C’est grâce à la foi et à l’engagement inoxydable des uns et des autres que ce pays existe et que nous sommes debout aujourd’hui.

Le MRC tend la main à toutes les forces de progrès, attachées à la justice et à la fraternité républicaine, à tous ceux qui sont habités par l’amour inconditionnel de ce pays, tous ceux qui sont attachés à la renaissance du Cameroun. Je sais qu’ils sont nombreux, y compris dans les rangs du parti dominant. Nous leur ouvrons grand les bras afin que demain nous engagions ensemble la reconstruction de notre cher et beau pays.

Un mouvement patriotique s’est levé. Un peuple est en marche. Plus rien ne l’arrêtera, jusqu’à ce qu’advienne le changement pour lequel tant de souffrance a été consenti et de sang versé.

Vive le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun
Vive la République.
Vive le Cameroun.