Message du Président national du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun, Maurice KAMTO, à la jeunesse camerounaise à l’occasion de la 49e Fête nationale de la Jeunesse le 11 février 2015.
Chers jeunes compatriotes,
Je m’adresse à vous cette année dans un contexte qui n’est pas nouveau, mais qui a changé de façon considérable: celui de la lutte contre la secte islamiste BOKO HARAM, qui est devenue une véritable guerre aux dimensions régionales. La confrontation armée avec cet ennemi aux contours indéfinis m’impose d’en appeler d’emblée à notre devoir citoyen de soutien sans faille à notre vaillante armée nationale. Elle se bat héroïquement pour nous épargner les affres de l’obscurantisme d’illuminés qui professent une doctrine à laquelle ils ne comprennent rien, et dont le seul ressort est de semer la terreur, la désolation et la mort.
De nombreux jeunes soldats combattent sur tous les fronts dans les rangs de nos forces de sécurité et de défense. Ils offrent en sacrifice suprême leurs vies, souvent avant d’avoir fondé un foyer ou entamé la réalisation de leurs rêves et des espoirs de leurs familles. Pour eux en particulier, je voudrais, ensemble avec vous, avoir une pensée émue, et exprimer à l’ensemble de nos forces de défense, au nom du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), la reconnaissance infinie du peuple camerounais.
Dans ce contexte où de paisibles citoyens Camerounais, en particulier de la Région de l’Extrême-Nord, sont massacrés et de nombreuses familles endeuillées, déstabilisées dans leurs activités et leur mode vie, et parfois contraints à être des réfugiés dans leur propre pays, je vous exhorte, dans un élan de solidarité républicaine, à participer à la Campagne spéciale de Don de Sang que le MRC organisera au mois de Mars 2015 prochain pour aider à sauver, là où c’est possible, les personnes blessées dans cette tragédie. L’extrémisme, d’où qu’il vient, ne saurait être la solution à nos problèmes. La paix est la promesse de tous les possibles.
Mes chers jeunes compatriotes,
La situation de la sécurité nationale, si préoccupante et primordiale qu’elle soit, ne doit pas nous détourner totalement de l’état de détresse dans laquelle se trouvent la plupart d’entre vous. Même dans un contexte de conflit armé, on doit continuer de vivre. Je sais que nombreux sont parmi vous ceux qui vivotent ou survivent en exerçant toutes sortes d’activités inimaginables qui ne sont que des cache-misères, qui n’ont jamais eu même un premier emploi après de longues années d’étude et de sacrifice pour eux-mêmes et leurs famille; je sais que faute de bénéficier de l’égalité des chances que la République est tenue d’offrir à tous les citoyens et en particulier à sa jeunesse, beaucoup cherchent une voie dans l’aventure périlleuse d’une immigration irrégulière. Je le sais et n’ai cessé de le dire, au risque de m’attirer les foudres de ceux qui refusent de voir la réalité de votre détresse. Mais, chacun peut voir au quotidien que la gravité du chômage des jeunes n’est pas une vue de l’esprit. Un seul exemple récent suffira pour l’illustrer: à un concours pour le recrutement de 9.400 personnes dans la police nationale, il y a eu environ 70.000 candidats. Le MRC continue de dire que le Gouvernement est loin de faire tout ce qu’il faut pour combattre le chômage endémique de jeunes; mais bien plus, pour les mettre, par une formation adéquate, moderne et innovante, en capacité de prendre efficacement le relais dans la conduite des affaires de la nation et de permettre au Cameroun d’affronter avantageusement la compétition dans le monde globalisé.
Ce Gouvernement ne prépare pas la jeunesse à assurer la relève, parce qu’il ne songe pas à passer le témoin un jour. S’enfermant dans une infirmité intellectuelle et une logique politique absurde en démocratie, il est incapable d’imaginer la possibilité de l’alternance. Il ne forme pas la jeunesse à faire face à la dure réalité d’un monde à la fois dangereux et extrêmement concurrentiel soit faute d’imagination, soit faute d’ambition pour le Cameroun.
Comme je vous l’ai dit en d’autres occasions, le projet du MRC est la réalisation de toutes les promesses de la République pour ses enfants. Pour ce qui concerne la jeunesse, il s’agit : d’ouvrir grandes les portes de l’éducation, de la formation au savoir-faire, de l’accès à la connaissance et aux savoirs scientifiques de pointe, d’offrir une vraie chance d’élévation sociale à chaque jeune camerounais grâce à l’ascenseur social qu’est l’éducation, et non de créer une République de castes où une minorité de dirigeants se reproduit en réservant à leurs enfants et les membres de leurs familles toutes les places dans les recrutements administratifs ou au sein des sociétés d’Etat. La plupart de ceux qui dirigent le pays, même aujourd’hui encore, n’auraient jamais eu la chance d’accéder à la fonction publique ou aux responsabilités qui sont les leurs si cet ascenseur social n’avait pas fonctionné : fils ou filles de paysans, de petits ouvriers ou de «débrouillards», qui leur aurait tenu la main pour entrer dans telles grandes écoles ou telles sociétés d’Etat aujourd’hui réservées à quelques enfants «élus»?
Cette République nouvelle, nous devons la bâtir ensemble. Pour ce faire, vous ne devez pas vous détourner de la politique. Engagez-vous, c’est parmi vous que sortiront les dirigeants de demain! Inscrivez-vous sur les listes électorales, vous ferez advenir l’alternance demain dans les urnes! Que l’on cesse de vous induire en erreur, vous élèves et étudiants, en martelant avec hypocrisie que la politique n’est pas pour vous et que vous devez vous consacrer à vos seules études. C’est pourtant dans vos rangs que l’on recrute «les jeunes d’un tel» ou «la jeunesse de ceci ou de cela»; c’est vous que l’on va chercher pour vous masser le long des avenues, pour les marches et les motions de soutien, pour les applaudissements. Plus que quiconque, la politique est l’affaire de la jeunesse, au Cameroun comme partout, parce qu’elle engage l’avenir du pays, donc le vôtre. N’hésitez pas à vous engager, afin que d’autres n’aient pas à parler de vos problèmes à votre place.
Le MRC, parti républicain, moderne, tourné vers l’avenir et soucieux de la grandeur du Cameroun, veut être la formation politique qui offre à la jeunesse camerounaise un cadre d’expression adéquat et l’occasion de participer à la réalisation d’un projet historique de bâtir au cœur de l’Afrique une nation puissante, rayonnante et respectée.
Joyeuse fête de la jeunesse.
Vive la jeunesse camerounaise,
Vive l’Armée nationale, rempart de l’intégrité territoriale du pays
et de la souveraineté nationale
Vive le Cameroun.
Pr. Maurice KAMTO
Président National du MRC
Yaoundé, le 09 février 2015.