Suite à l’arrêté ministériel du 31 décembre 2014 portant lancement du concours d’entrée en Master professionnel option Diplomatie à l’Institut des Relations Internationales du Cameroun (IRIC), des milliers de jeunes camerounais se sont rués aux portes de cet Institut pour prendre part à ce prestigieux concours. Une première liste d’admission définitive a été publiée dans la soirée du vendredi 27 février 2015. Cette liste comportait 15 candidats réguliers et 4 autres sur la liste d’attente.
Cette première liste sera très vite retirée de l’affichage et une seconde liste sera rendue publique le samedi 28 février 2015. Cependant et à la surprise générale, six noms figurant sur la première liste ont été retirés et remplacés dans la seconde liste par six autres noms dont certains ne figuraient même pas sur la liste d’attente.
Une telle pratique est profondément choquante.
Le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun tient à rappeler au gouvernement de la République que le système éducatif, socle de la construction d’une nation forte, unie et solidaire, ne saurait être un espace où prospèrent le népotisme, le copinage et l’arbitraire. De tels comportements contribuent à conforter la méfiance de la jeunesse camerounaise à l’endroit des institutions de la République.
Le mérite, qui est la sanction de l’effort personnel, doit être restauré dans tous les concours administratifs, en particulier les concours d’entrée dans les grandes écoles, cadre de formation de l’élite dirigeante du Cameroun. La jeunesse camerounaise, qui souffre déjà sévèrement de l’abandon et d’un chômage endémique, ne doit pas être la victime désignée et récurrente des batailles politiques et des luttes d’influence au sein de l’administration.
Devant cette situation intolérable pour les jeunes concernés et leurs familles, pour l’ensemble de la jeunesse camerounaise et tous ceux qui oeuvrent pour une société plus juste dans notre pays, le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun :
- exige l’admission des six candidats dont les noms ont été retirés de la liste principale.
- demande le retrait de la liste des six autres étudiants ajoutés, qui n’ont manifestement pas réussi à cet examen.
- appelle le gouvernement à prendre toutes ses responsabilités en ces moments de tension sociales, économiques et sécuritaires.
- met en garde les autorités de la République sur le fait que de tels manquements à l’éthique peuvent constituer des éléments déclencheurs de crises internes.
- appelle le gouvernement à faire toute la lumière sur la responsabilité individuelle de tous ceux qui sont impliqués dans cette forfaiture et à prendre les sanctions qui s’imposent.
Si le gouvernement devait se murer dans son silence habituel, il donnerait là une preuve supplémentaire de son indifférence à la souffrance de jeunes, à leur aspiration à voir se réaliser le principe de l’égalité des citoyens énoncé par la Constitution de la République, de son encouragement du népotisme et de sa volonté d’instaurer dans notre pays une République des privilèges de naissance et de la reproduction familiale des élites dirigeantes.
Le MRC lance par ce message un appel pressant pour la justice, afin de ne pas en rajouter au désespoir de nos jeunes compatriotes désemparés et entacher plus encore l’image de notre pays et de son système éducatif par cette scabreuse affaire.
Fait à Yaoundé, le 03 mars 2015.
Me NDONG Chris NVEH
Secrétaire National du MRC.