Permettez-moi de dire que «j’ai assisté dans le cadre de l’audience à la litanie des problèmes du véritable parcours du combattant que constitue la constitution du dossier de candidature en vue de la participation à des élections dans notre pays, où j’aurais pu en tirer quelque satisfaction en me rendant compte que le Mouvement pour la renaissance du Cameroun n’ y est pas seule logé à cette enseigne. Mais, sa situation est particulière que vous me permettrez, de dire que notre naissance et notre trajectoire a franchi un nombre d’étapes, de véritables miracles.
«La tentation d’exister», tel est le titre d’un ouvrage de Emile Cioran un philosophe Franco-roumain, «La tentation d’exister», ne pourrait être que le crime du Mrc de vouloir exister alors même que les administrations compétentes de l’Etat, l’ont pénalisé. Il a du mal à exister, alors même que pourtant chaque fois qu’il en a l’occasion il respecte les institutions de la République, les lois de la République, les autorités de la République et son profond attachement à la paix et l’unité, il a du mal à exister.
Cette histoire est telle que le conseiller rapporteur, vient de rapporter de manière exhaustive, je n’y reviendrais pas. Mais, je ne vous demande pas d’essuyer les larmes que vous ne voyez pas, parce que la Justice est une belle dame aveugle. C’est une belle dame sans visage même quand elle reçoit le bandeau qui lui voile le visage c’est pour mieux affirmer son impartialité. Nous ne nous sommes pas trompés en nous adressant au Conseil Constitutionnel, parce que vous dites le droit. J’ai entendu peut-être parfois facilement certains dire que vous êtes une institution politique. Vous êtes une juridiction au plein sens du terme. C’est pour cela que vos décisions s’imposent à tous, y compris au pouvoir judiciaire.
On nous a moqué, on nous a tramé dans la boue, on a refusé même notre capacité à comprendre quoi que ce soit à la chose juridique, dans les médias. Mais, vous venez Monsieur le conseiller rapporteur, d’indiquer plusieurs adoptions, mais en réalité moi, avec l’autorisation du premier Président de cette Cour, de me rapprocher très respectueusement aux conclusions … que vous venez d’indiquer dans votre propos, parce que ce n’est pas du droit mais c’est aussi plus profondément le droit de la Justice parce que vous êtes une institution juridictionnelle. Une institution juridictionnelle est là pour dire le droit, mais dire le droit dans la Justice ou dire la justice dans le droit, peu importe c’est que les deux vont ensemble. Je n’aurais pas besoin ici de réciter les dispositions qui plaidaient en faveur de l’acceptation du dépôt de nos déclarations de candidature, Monsieur le conseiller rapporter l’a dit suffisamment. Il me suffira de dire en un ultime recours, à cette Cour: «Ne nous imposez pas le supplice de Sisyphe»…
Lorsque vous aurez pris votre décision suivant les conclusions du conseiller rapporteur, il restera que vous allez nous renvoyer à Elecam, pour examiner nos dossiers ce qui est justice puisque vous n’examinez – vous n’inscrivez pas les dossiers, mais, ma crainte, c’est que votre décision, si elle n’était pas appliquée alors même qu’elle s’impose à tout le monde, pourrait ne pas bénéficier de voix de recours. Je voudrais simplement humblement attirer votre attention sur cette perspective parce que certains responsables d’Elecam ne sont pas particulièrement bien disposés vis à vis du MRC comme vous avez pu l’entendre. M. le premier président, en suivant les conclusions du conseiller rapporteur vous aurez fait ce que le MRC espérait de cette haute juridiction, mais sans doute aussi vous aurez indiqué la voie comme vous avez su le faire en tant que Conseil constitutionnel, n’est pas celle qui construisant patiemment une jurisprudence qui fait avancer notre droit et, la moindre de cette jurisprudence n’est pas celle qui impose l’application de l’article 151 (3), lié à la prise en compte du genre. Je m’en félicite d’autant plus que des listes de notre parti sont tombées à cause de cet article.
Yaoundé, 16 Août 2013 © Aziz Salatou | Le Jour