Minute de silence pour les morts de l’Extrême-Nord, des Régions du Nord-Ouest et du Sud-Ouest, ainsi que ceux d’Eséka.
Chers camarades Conventionnels, chers invités,
Au moment de clôturer la deuxième Convention ordinaire de notre parti, permettez-moi avant toute chose de féliciter toutes les commissions qui ont œuvré à son bon déroulement. Au-delà des commissions, je veux rendre hommage aux camarades venus des fédérations communales, départementales et régionales de tout le pays. J’ai une pensée spéciale pour ceux d’entre eux ayant parcouru des centaines de kilomètres, et parfois plus d’un millier, pour venir prendre part à cette Convention.
C’est aussi l’occasion de saluer l’important travail abattu par l’équipe du Directoire national du parti pour la coordination et la préparation de la présente Convention.
Cette Convention restera dans les annales de l’histoire du MRC, peut-être même celles de la vie politique de notre pays ; car c’est celle au cours de laquelle notre jeune parti aura, au terme d’un processus électoral exemplaire, désigné son premier candidat à une élection présidentielle. En effet, bien que nos statuts fissent du président national du parti son candidat de droit à l’élection présidentielle, j’avais demandé et obtenu du Directoire il y a plus de deux ans, l’organisation des primaires au sein du MRC pour la désignation de son candidat à l’élection présidentielle. Vous venez, au terme d’une longue période d’ouverture à candidatures et de campagne, de me faire l’honneur de me désigner pour défendre nos couleurs et le projet de société de notre parti lors de l’élection présidentielle qui aura lieu au mois d’octobre prochain.
Chers camarades, vous pouvez croire en ma détermination inébranlable à mener notre parti à la victoire au cours du scrutin présidentiel à venir ! Je veux être au cours de ce scrutin, le Candidat du MRC et des Forces pour l’Alternance par les urnes et dans la paix.
Aussi voudrais-je, dès à présent, appeler mes compatriotes, à accepter la main que je leur tends afin qu’ensemble nous travaillions pour offrir à notre peuple l’alternance politique par les urnes et dans la paix qu’ils attendent depuis des décennies. Je lance cet appel à tous mes compatriotes, quelle que soit leur sensibilité, l’essentiel pour moi étant qu’ils soient parvenus au constat communément partagé, selon lequel le président Paul BIYA au pouvoir depuis le 6 novembre 1982, son parti le RDPC et ses alliés sont parvenus au bout de ce qu’ils pouvaient offrir aux Camerounais.
Militants et sympathisants du MRC, Camerounais de villes et des campagnes, n’ayez pas peur ! Abattons ensemble le mur de la peur que le régime RDPC, paniqué depuis le lancement du MRC, le 13 août 2012, tente maladroitement de construire entre vous et moi. Dites avec moi : Je n’ai pas peur ; je suis libre ! J’aime mon pays ; je suis patriote ! Fier de nos héros nationaux ! Alors mes chers amis, vous êtes prêts pour le combat de la renaissance nationale !
Camerounaises et Camerounais de tous les horizons, de l’intérieur et de la diaspora, prenez la main que je vous tends sincèrement. C’est une main républicaine, patriotique ! C’est la main d’un candidat qui, au-delà du cercle de son parti où il y a pourtant des camarades de très grande qualité, est à la recherche des femmes et des hommes, capables de l’aider à reconstruire la confiance et un vivre-ensemble harmonieux, à rétablir la dignité et la fierté de son peuple par la modernisation de tous les pans du pays et la promotion d’un développement inclusif, à restaurer l’image du Cameroun à travers un rayonnement continental et une présence affirmée dans le monde.
Venez nombreux, afin qu’ensemble nous bâtissions enfin un avenir pour nos enfants et notre jeunesse qui, désespérée, se suicide sous nos yeux sur les chemins plus qu’incertains de l’exil; que nous offrions un sourire aux plus pauvres, aux personnes handicapées, vulnérables ou marginalisées et travaillions ensemble notamment à une prise en charge digne des personnes âgées, dont certaines errent aujourd’hui dans nos villes, abandonnées par leurs familles elles-mêmes écrasées par la misère.
En raison de la confusion orchestrée dans l’esprit des Camerounais par le régime, le RDPC s’est imposé à eux comme le parti-Etat. Tant et si bien que pour espérer trouver un travail, être « inscrits » sur la liste des admis aux différents concours de la fonction publique, espérer avoir la carrière souhaitée et même méritée, monter une petite affaire qui ne soit pas tuée par des redressements fiscaux politiques, avoir accès à la commande publique et de surcroit être payé avec moins de tracasseries etc., des générations entières de Camerounais se sont résignées, par instinct de survie, à s’afficher comme de fervents militants de ce parti. La terrible conséquence de cette situation est que la plupart des cadres formés du pays, capables, s’ils sont mis en confiance, de le sortir du bourbier économique et social dans lequel il a été mis par le régime actuel, se trouve à leur corps défendant au RDPC. Je n’ai jamais milité dans ce parti, ni dans aucun autre avant le MRC ; mais dans mes différentes fonctions publiques, j’ai eu à travailler avec certains de nos compatriotes membres de ce parti, et je sais combien ils aiment leur pays. J’ai eu à apprécier leur compétence, mais aussi à partager quelquefois au détour d’une confidence leur découragement face au « système » qui les empêche de donner le meilleur d’eux-mêmes pour leur pays.
Parce qu’ils sont mes compatriotes, j’ai besoin d’eux. Parce que, pour être à la hauteur du défi qu’impose à tout futur Président de la République du Cameroun l’ampleur du désastre social, économique, industriel, infrastructurel, sécuritaire, culturel et j’en passe, du régime dit du “Renouveau”, il faut rassembler tous les talents du pays, j’ai besoin d’eux. J’ai compris que pour réussir, je dois impérativement m’entourer, non pas uniquement de mes camarades, amis ou obligés, mais des Camerounaises et des Camerounais capables de m’aider à alléger les souffrances de nos populations des villes et des campagnes, des étudiants que produisent en masse et sans perspectives professionnelles nos universités, des jeunes qui n’ont pas eu la chance d’aller à l’école.
A tous ces cadres, nombreux au sein du RDPC, frustrés de ne pouvoir donner le meilleur d’eux mêmes à leur nation depuis des décennies je réitère ma main tendue. Je souhaite qu’ils viennent s’investir avec moi dans le Projet de la Renaissances Nationale (PRN) que je vais porter au cours du scrutin présidentiel à venir.
Il faut créer les conditions de nature à faciliter le retour ou l’épanouissement de nos compatriotes de la diaspora dans leur pays; j’ai besoin de leur riche expérience qui, très souvent, a été méprisée dans un système où la définition et l’atteinte des objectifs, et la recherche de la performance ne sont pas réputées être des éléments importants de la gestion des affaires publiques par les faiseurs de carrières.
To my compatriots in the English-speaking regions of our country, some of whom have been pushed to radicalisation by the inconsistent management by the Government of a political problem which has single-handedly amplified for decades by its faults, its refusal to apply the constitutional provisions relating to decentralisation and its immoderate taste for the use of military force, I would like to say that secession is a dead-end for our people.
After reaffirming this position and reminding the Government of what we told them since November 2016, namely that in the face of an eminently political problem like the Anglophone demands it is futile to resort to the army, I must from this podium solemnly say, that once elected to the presidency of the Republic, I intend to organise inclusive dialogue that President Paul BIYA and his regime refuse to convene, my first major political act.
This dialogue, I consider it without taboos, but guided by the imperative that imposes on all of us Cameroonian citizens, to remain united and my commitment to guarantee the preservation of the territorial integrity of this dear country that we have inherited from the will of our parents on both sides of the Mungo to live together, regardless of the form of the State that Cameroonians will have decided on during this dialogue.
I wish to be able to count on personalities like Cardinal TUMI, President AYA Paul ABINE, Honourable Joseph WIRBA, Prof Simon MUNZU, Barrister NKONGHO Félix AGBOR BALA, Barrister BOBGA, Dr NEBA FONTEM, and others, to pass the message of the presidential candidate that I am to our brothers who were pushed to take up arms against their homeland and to those who were forced into exile; this message is as follow: Together, let us free our country from the CPDM regime to finally sit down and talk to as a family about our problems, with a clearly expressed common desire to find lasting solutions. I am convinced that by putting together our many talents and our hearts for our common homeland we will certainly achieve it.
Too much blood has already been unnecessarily poured out on the side of the defence forces as well as that of our armed compatriots. Too much suffering crush every day a little more our populations of the regions concerned! We must stop the bloodshed, lay down our arms, bring back to our villages the wandering populations in the forests or refugees in Nigeria, re-socialise those of our young compatriots who have gone underground to wage the armed struggle, finally bring the children back to school after more than two blank years, rebuild villages and devastated economic structures.
Allow me to pay a tribute to SDF and his Chairman NI John FRU NDI, for their exceptional contribution to the raise of democracy in our country, and for having send representatives to our Convention. More particularly, to the SDF presidential candidate, Honourable Joshua OSIH, Nation MP, I reach out in the name of various considerations, but also in the name of my support for the president of his party, the Chairman NI John FRU NDI during the 1992 presidential election.
Indeed, twenty-six years ago, when the country was caught in a historical political fever and most of the young executives lined up behind the ruling party to avoid political retaliation, I made, young academic at the time, the choice to give a chance to change by supporting the Chairman of the SDF that I did not know personally and who, himself, did not know me either, this at the risk of my career or even my security.
Since then, he and his party have run in virtually all presidential elections held in our country. It seems to me that, given the important work of setting up the CRM by our militants in the ten regions, the 58 divisions and more than 330 districts for five years; that with the little experience that I could humbly acquire in the management of public affairs, in the University, in the Government, in the defence of the State in various cases before justice, of my knowledge of Cameroon, towns and villages, especially when implementing the ruling of the International Court of Justice of 10 October 2002, and during the five years spent at the head of the CRM; and in consideration of my significant experience in the conduct of international affairs, I can humbly but legitimately invite the Honourable Joshua OSIH to join me, so that with compatriots of all sensitivities who are expected, we will organise together the recovery of our country. Our people are asking for this essential mutualisation of forces to impose a well-deserved political rest to Mr BIYA. Honourable MP, our people are watching us! Let’s take our responsibilities. There will be room and space for everyone! I have just said how, even our brothers of the CPDM who, sincere patriots, realised the incapacity of the current regime to take our people out of misery and suffering, are welcome. Even more so is the opposition candidate that you are! Join me, Mr MP, so that we settle with the others the question of the sharing of power that I do not intend to be a CRM-power, given that the social, economic and security situation of the country is critical and requires that the largest number of executives of the Nation are involved in the titanic recovery work that awaits us.
Aux patriotes et autres cadres de l’UNDP, je souhaite dire que j’ai entrepris, en vain, plusieurs démarches formelles par des moyens laissant traces pour tenter de discuter avec le président Bello BOUBA MAÏGARI de l’avenir du pays. C’est pour cela que je me permets de m’adresser à vous directement. Vous êtes nombreux, pétris d’expérience politique, qui, depuis 1997, alors qu’il existe un accord de gouvernement entre votre parti et le RDPC, attendez en vain dans l’antichambre du pouvoir, le moment de mettre en pratique ce que vous avez de meilleur en vous pour réintroduire les valeurs du patriotisme et le sens de l’unité nationale hérités du président Ahmadou AHIDJO. Vos parcours individuels, votre fine connaissance de certains problèmes spécifiques de nos régions, notamment des régions septentrionales qui ont été totalement délaissées sous le Renouveau, faisant le lit des terroristes de Boko Haram, votre forte envie de participer la reconstruction de notre pays feront de vous un atout essentiel dans le redressement national.
C’est l’occasion pour moi de prendre l’engagement d’organiser, une fois élu à la tête du pays, le retour des restes mortuaires et les obsèques officielles du Président Ahmadou AHIDJO ainsi que celles des nationalistes morts en exil.
Pour le repos de l’âme troublée du Cameroun, il est urgent que ces Camerounais qui se sont violemment combattus sous l’instigation des stratèges coloniaux mais qui, chacun à sa façon, aimaient profondément son pays et son peuple, soient ramenés sur la terre de leurs ancêtres.
Dans le cadre de la commémoration des mémoires plurielles blessées de notre histoire, l’organisation d’un travail de mémoire mené par les experts de diverses disciplines me paraît nécessaire pour dépasser les rancœurs avalées et offrir à notre nation l’apaisement et la concorde dont elle a besoin pour se concentrer sur son avenir.
Dans cet esprit, j’invite la toute première Première dame du Cameroun, Madame Germaine AHIDJO, contrainte à l’exil depuis bientôt quarante ans, les épouses et les survivants des héros du nationalisme camerounais forcés à l’exil depuis plus longtemps encore, à se joindre au Forum du Dialogue et de la Réconciliation nationale qui a tant fait défaut à notre pays.
Ici devant vous, je m’incline devant la lutte politique menée jusqu’ici par le président de l’UDC, Dr ADAMOU NDAM NJOYA, qui nous a fait l’honneur d’envoyer une délégation le représenter aux travaux de notre Convention. Sa grande expérience politique, la détermination et la combativité des militants de son parti seront des atouts précieux, indispensables à la réussite du Projet de Renaissance Nationale (PRN) que je vais porter au cours du scrutin présidentiel à venir.
Je voudrais saluer la présence appréciée, à l’ouverture de notre Convention, du MANIDEM à travers M. Anicet EKANE, celle de l’OFFRE ORANGE représentée, la présence aujourd’hui du Président et du Secrétaire général du PURS que je salue chaleureusement, ainsi que de plusieurs personnalités de la société civile, et réitérer ici la disponibilité du MRC et de son candidat à continuer à discuter avec eux du meilleur moyen de parvenir à la synergie des efforts attendue par les Camerounais, pour assurer la victoire de l’opposition aux prochaines élections.
Aux autres candidats de l’opposition, je tends également la main. Cette main tendue s’inscrit dans la démarche que j’ai annoncée en fin d’année 2017 et engagée depuis janvier de cette année. Dans ce cadre, j’ai en effet, parcouru le pays pour aller à la rencontre de nombreux leaders politiques et de la société civile. Certains se sont montrés attentifs à notre volonté républicaine de travailler avec eux, d’autres au contraire ont dit leur défiance vis-à-vis d’un système électoral avec le Code électoral actuel et plus grave avec la composition rdpciste d’ELECAM et du Conseil Constitutionnel, et le zèle partisan de certains fonctionnaires. D’autres encore ont déclaré que face à un régime dictatorial seul le recours à l’insurrection peut garantir l’alternance.
Comme Candidat du MRC et des Forces pour l’Alternance par les urnes et dans la paix je me veux le candidat du Rassemblement. Dans cet esprit, je souhaite que ceux à qui je viens de lancer nommément un appel, mais aussi toutes les autres forces politiques et forces de la société civile avec lesquelles nous avons entamé ou entamerons un dialogue constructif se joignent à nous pour s’accorder sur le programme électoral que j’entends soumettre au peuple camerounais, et dont j’ai retardé la finalisation pour cette raison.
C’est l’occasion pour moi de lancer un appel aux fonctionnaires engagés dans l’organisation des élections, notamment ceux de la préfectorale dont les pratiques de certains sont outrancièrement partisanes, et plus graves, dont certains donnent l’impression d’être des chargés de mission contre le MRC. Je voudrais qu’ils sachent que le Candidat du MRC et des Forces pour l’Alternance par les urnes et dans la paix que je suis ne tolérera pas la violation de la loi au cours des scrutins à venir. Je voudrais qu’ils comprennent qu’ils ne servent pas un homme, un parti ou un clan, mais la République.
Je sais que le pouvoir les tient par le chantage et la terreur administrative ; cependant je veux les assurer que je ne suis pas leur adversaire ni encore moins un ennemi, mais au contraire quelqu’un qui souhaite travailler demain avec eux dans la cordialité républicaine. Ils ne doivent pas craindre la perspective du changement, car nous construirons ensemble notre pays.
Aux forces de sécurité, je voudrais dire qu’elles font partie intégrante de la nation et qu’au cours des scrutins à venir, elles doivent demeurer simplement le bras de l’État pour faire respecter les lois électorales de notre pays et non se faire complice des fraudes et autres irrégularités commises par un candidat ou un parti. Au regard du niveau d’exaspération générale de notre peuple, la responsabilité des personnels de la sécurité et du maintien de l’ordre est particulièrement grande. De leur attitude, républicaine ou non, dépendra l’avenir du Cameroun au lendemain des prochains scrutins.
Aux nouveaux membres du Conseil Constitutionnel qui auront la lourde responsabilité de valider ou d’invalider les scrutins, notamment le scrutin présidentiel à venir, il y a lieu d’exprimer notre perplexité. Leur gestion du scrutin sénatorial, pourtant gagné d’avance par le RDPC, peut amener l’opinion et le candidat que je suis à se poser la question de leur réelle volonté d’assumer leur indépendance, de laquelle dépendra la crédibilité des prochains scrutins. Je connais personnellement certains membres de cette haute juridiction pour avoir eu l’honneur de travailler avec eux ; je connais leur intégrité personnelle. Je ne sous-estime pas les pressions que le président BIYA et son parti, le RDPC, ne manqueront pas d’exercer sur eux, comme à l’accoutumée. Cependant, je veux leur dire que bien qu’ils soient pour la plupart – malheureusement pour notre démocratie balbutiante – essentiellement du RDPC, ou, qu’officiant comme juge des élections par le passé, certains parmi eux aient affiché des comportements ouvertement partisans favorables au pouvoir, je voudrais établir avec eux un contrat de confiance. La qualité de leurs décisions déterminera l’avenir de la paix pendant la période électorale dans notre pays. Je réitère ici ce que j’ai eu à dire ailleurs : je suis prêt à m’incliner devant la victoire éventuelle du candidat que les Camerounais auront choisi, pourvu que ce choix ait été fait dans la transparence, le respect de la loi, l’égalité de traitement des candidats par ELECAM, l’administration et le Conseil Constitutionnel. Car, il n’y aucune honte à accepter sa défaite là où la démocratie est effective et la règle de droit la même pour tous.
En revanche, je n’accepterai jamais que le Conseil Constitutionnel, comme la Cour Suprême hier, protège un candidat ou un parti fraudeur, ou ne respecte pas le choix des électeurs au cours des prochains scrutins. Nous ferons montre d’une détermination inébranlable, y compris face à l’armée que le pouvoir a l’habitude d’instrumentaliser pour se maintenir au pouvoir, afin que les résultats qui seront prononcés par le Conseil Constitutionnel ne soient pas le fruit de la corruption politique et des fraudes massives qui sont le carburant du régime-RDPC.
Aux jeunes, aux femmes, aux personnes handicapées et aux populations des campagnes qui ont particulièrement souffert de la gestion du régime actuel, au point où nombre d’entre eux se sont détournés de la politique, je voudrais dire qu’avec leur soutien au candidat du « Souffle de l’Espoir » que je suis, nous pourrons ensemble réintroduire dans notre pays le rêve républicain; ce rêve qui a permis aux enfants de cultivateurs et de Camerounais ordinaires de changer de condition sociale, et, pour certains, de se hisser au sommet de l’administration et voire de l’État.
Avec les organisations de la société civile, je voudrais nouer également un contrat de confiance dans le cadre de la campagne à venir, pour qu’elles soient demain des acteurs majeurs de la transformation sociale et de la promotion de l’Etat de droit de la société nouvelle dont j’esquisserai dans un instant la base programmatique.
Je compte sur les média pour assumer leur part de responsabilité dans les échéances à venir. Certains média se sont spécialisés dans le “KAMTO bashing”, pour parler le langage d’aujourd’hui. Qu’à cela ne tienne, je ne désespère pas, que devant l’ampleur des dégâts que peut causer la désinformation dans un contexte aussi délicat que celui des élections à venir, ils se ressaisiront et parleront de mon programme politique, dont je souhaite d’ailleurs qu’ils confrontent à celui de mes adversaires.
Je ne peux ne pas déplorer par avance l’ostracisme dont je serai, sauf miracle, victime dans certains média et notamment dans les médias à capitaux publics qu’un grand journaliste a purement et simplement réduit en tam-tam du Président BIYA ! Malgré tout, j’en appelle à leur sens républicain pour donner la parole de façon égale à tous les candidats pendant la campagne électorale à venir. Pour ma part, qu’afin de permettre aux électeurs de voter en toute connaissance de cause, je vous invite à organiser pendant la campagne présidentielle prochaine un débat, en français et en anglais, entre tous les candidats, afin que chacun dise où il veut mener les Camerounais dans les années à venir. Je demande ce débat. J’espère qu’il aura lieu. Un candidat qui refuserait d’y participer se disqualifierait de lui-même.
Je suis candidat à la présidence de la République dans un contexte de guerre civile dans le Nord-Ouest et le Sud-ouest dont les causes, mal traitées par le pouvoir, sont le mal être des populations anglophones. L’une des facettes de ce mal être est symbolisée par l’incapacité du Président Paul BIYA qui dirige un pays bilingue, francophone et anglophone, à tenir quelques propos même limités aux formules de courtoisie en langue anglaise, à fortiori à faire un échange avec ses compatriotes d’expression anglaise sans interprète. La situation est si préoccupante que, le Premier Ministre du Gouvernement, les ministres et les hauts responsables des régions anglophones se sentent obligés de s’exprimer en français, y compris devant le chef de l’État, alors que la Constitution dispose que notre pays est bilingue et que le français et l’anglais sont les deux langues officielles.
Chers compatriotes, en attendant la publication de mon programme politique sur lequel je veux d’abord échanger avec vous dans le cadre la mutualisation des forces politiques, permettez-moi de vous en donner les grands axes.
Les cinq piliers de la Vision de notre parti deviendront les Cinq Chantiers de la Modernisation du Cameroun.
Premièrement, le Chantier politique et institutionnel.
Il est centré sur la résolution de la crise et du problème anglophones à travers la réforme de l’Etat, la construction d’un consensus national pour un vivre-ensemble apaisé et harmonieux, la réforme constitutionnelle introduisant notamment la limitation du nombre de mandats présidentiels à un mandat renouvelable une seule fois, l’élection présidentielle à deux tours, l’abaissement de l’âge électoral de 20 ans à 18 ans, le rééquilibrage des pouvoirs entre l’exécutif et le parlement, et au sein de l’exécutif, entre le Président de la République et le Premier ministre, le renforcement du pouvoir judiciaire entre autres par la diminution de l’influence de l’exécutif sur le fonctionnement des institutions judiciaires, la lutte méthodique et déterminée contre la corruption, le tribalisme et le népotisme, la création d’une langue nationale camerounaise.
Deuxièmement, le Chantier de l’éducation.
Il s’agit de procéder à une transformation radicale de notre système éducatif par la mise en place d’un système nouveau centré sur l’éveil de l’esprit de l’enfant et du jeune camerounais à la découverte de son environnement, à l’innovation et à la maîtrise de la science et de la technologie. Cette réforme radicale ira de la maternelle à l’enseignement supérieur en passant par le secondaire et reposera sur un trépied: le premier pilier est le développement et la généralisation de l’enseignement de matières scientifiques, notamment les mathématiques, la physique, la biologie et la technologie dès le cycle primaire; le deuxième pilier est la mise en place des instituts de formation technologique pour la formation des cadres moyens dans tous les départements, assurant des formations initiales mais permettant également aux jeunes diplômés qui ne trouvent pas d’emplois de changer de couloir de formation pour s’insérer plus facilement dans le monde professionnel; la mise ne place des Centres de métiers animés par des praticiens d’expérience, qui permettront aux jeunes peu scolarisés d’acquérir un métier; le troisième pilier est la recherche scientifique et l’innovation technologique: il s’appuie sur la définition des objectifs et des résultats attendus des institutions de recherche et de formation d’ingénieurs qui ne continueront à recevoir les financements publics que si elles atteignent les résultats attendus, fixés dans les contrats de performance.
Troisièmement, le Chantier de la production
Reposant sur une politique d’aménagement du territoire national, avec pour principaux piliers: le développement de la production de l’énergie avec une politique de mixte énergétique; le développement et la modernisation des infrastructures notamment dans le domaine des transports; le développement et la modernisation de l’agriculture et de l’élevage avec pour principaux leviers la création d’un semencier national, l’amélioration de l’offre des intrants pour l’agriculture et l’élevage, la promotion de la petite et de la grande mécanisation, le développement des filières d’agriculture biologique, le développement du conditionnement et de la transformation industrielle des produits agro-sylvo-pastoraux et la conquête des marchés pour la production nationale; la mise en œuvre d’une politique industrielle nationale basée sur le choix de filières stratégiques dont celle des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) et la promotion des champions nationaux; le développement d’un pôle d’industrie financière de niveau international au Cameroun avec parmi ses piliers le règlement de la question d’une monnaie nationale, la construction d’une Bourse des valeurs de niveau continental et la création d’un Fonds souverain agissant comme bras financier de l’Etat.
Quatrièmement, le Chantier social, culturel et de la solidarité nationale
Dont les principaux secteurs sont la santé, avec la rationalisation de la carte sanitaire du pays, la mise en place d’une assurance maladie universelle minimum, le développement de l’industrie pharmaceutique nationale et de l’industrie des équipements et matériels médicaux; la promotion d’une politique nouvelle de logement avec pour objectif “une famille un toit décent”; la promotion d’une culture nationale basée notamment sur le soutien à l’industrie culturelle et la mise en place d’un véritable statut des artistes et la construction d’un Complexe culturel multifonctionnel dans chacune des 10 régions du pays, le tout couronné par une Académie nationale de la Culture et des Arts; le développement des infrastructures sportives de base à l’échelle de chaque Arrondissement du pays; la promotion de l’idée de Solidarité nationale à travers la création, entre autres, d’un Service National des Volontaires de la Solidarité (SNVS).
Cinquièmement, le Chantier de la coopération internationale et du partenariat stratégique avec la Diaspora camerounaise.
Il s’agit, d’une part de définir clairement les objectifs de notre politique étrangère ainsi que le cadre d’une coopération repensée, orientée vers notre développement et nos intérêts stratégiques, d’autre part, de faire de notre diaspora un des leviers importants du développement et de la modernisation scientifique et technologique du Cameroun.
Chers camarades, mes chers amis,
Allez propager la bonne nouvelle: Que notre peuple est debout, fier et sans peur, pour aller à la rencontre de son destin de Nation rayonnante, juste, démocratique, débarrassée de la corruption et forte de sa prospérité partagée!
Allez dire à nos populations de tous les coins du pays, que les temps sont mûrs pour l’accomplissement de ce qui paraissait jusque-là impossible: l’alternance démocratique, pour une œuvre transformatrice qui mettra le Cameroun au cœur de la Construction de l’Afrique nouvelle sur le socle d’un panafricanisme pensé comme un projet stratégique. Je vais travailler avec vous, nuit et jour, afin que ce ne soit plus vos larmes qui arrosent la terre du Cameroun, mais que ce soit, notamment la Sanaga, le Logone, l’Ebeidji, la Bénoué, le Nkam, la Mifi, le Noun, l’Akwayafé, la Menchum, le Nyong, le Ntem qui irriguent les jardins fleuris du Cameroun nouveau.
Camerounaises, Camerounais, mes très chers compatriotes de toutes les sensibilités politiques, de toutes les régions et de toutes les cultures, dans la longue compétition qui oppose notre peuple au régime-RDPC du président Paul BIYA, l’Histoire nous offre un PENALTY. Portez ma candidature, mon pied ne tremblera pas !
Long live Cameroon !
Je déclare clos la 2e Convention ordinaire du Mouvement pour la Renaissance du Cameroun.
Maurice KAMTO,
Candidat à l’élection Présidentielle de 2018 au Cameroun,
Palais des Congrès de Yaoundé le 15 avril 2018.